Exploration
Une expo sur la sexualité à l’université
En effet, j’ai eu le plaisir de parcourir l’exposition « Des livres indisciplinés » en janvier 2023. Cette expo se tient au cœur du Centre Maurice Chalumeau en Sciences des sexualités (CMCSS) à l’université de Genève.
Ce centre créé en Suisse 2020, a pour vocation de promouvoir la recherche scientifique dans l’étude pluridisciplinaire de la sexualité humaine. Faisant ainsi un écho européen au Kinsey institute à l’université d’Indiana aux états unis.
L’une des forces de ce lieu est de favoriser la rencontre des savoirs et du public, sur cette thématique universelle qu’est la sexualité. Cela par différents moyens, y compris en permettant un contact direct, mêlant science, art et trivial, entre les objets et les visiteuses.
Une exposition qui offre à percevoir un abord pluridisciplinaire et anarchique des œuvres sur la sexualité.
En effet cette exposition donne à percevoir la collection d’un collectionneur, Michel Froidevaux, qui a accumulé avec sa fondation, F.I.N.A.L.E. ( Fondation Internationale d’Arts et Littératures Erotiques ), à Lausanne, un ensemble hétéroclite de document sur la sexualité. Ainsi, de Playboy aux rapports Hite en passant par Sade et traités de médecine sexuelle, cette collection est impressionnante. Ce qui contribue à ce ressenti, c’est, entre autre, le choix du collectionneur de ne pas hiérarchiser. Son parti pris est en effet de juxtaposer tous ces ouvrages. Cela nous permet de toucher du doigt à quel point les différents angles sont tous instructifs sur la sexualité.
LA sexualité, vraiment ?
Alors, non… Depuis le début de cet article je vous parle de LA sexualité et, bien évidemment cela n’existe pas. Il y a DES sexualités vécues, toutes singulières, mais ce n’est pas tout à fait de ça qu’il est question ici. J’utilise là ce mot pour englober santé sexuelle, érotisme, sensualité, pornographie, anthropologie, sociologie et autres sciences lorsqu’elles touchent à cet aspect de l’expérience humaine. Et c’est difficile de se contenter de ce mot seul, mais je n’ai pas trouvé mieux pour faire simple.
Nous voici donc en présence d’une exposition sur la sexualité, à Genève, qui aborde tout cela.
Une scénographie évocatrice
En effet, sur une base de cartons de déménagements nous évoluons dans une mise en abîme. Comme un œilleton qui nous permet de percevoir l’intention du collectionneur à travers le prisme des curateurs. Thème que l’on retrouve d’ailleurs dans l’expo, dans les moments où lors de la visite nous pouvons choisir, ou non (bien qu’y étant invités), de faire un pas de voyeurisme, pour observer à travers les ouvertures des cartons.
Ainsi, cet ensemble nous donne à saisir l’ampleur de ce don reçu par le CMCSS.
Ce qui peut sembler cocasse en fait, donner un écrin cartonné à des ouvrages traitant de plaisir, de volupté, de psychologie, de médecine…
Pour moi c’est une grande réussite en fait. Cela m’invite à interroger le profane et le sacré en matière de sexualité. Et cela autorise à faire un pas dans cet espace où chaque sphère touchant à l’intimité peut se réclamer du sacré. Que ce soit dans le lien en sexualité et spiritualité aussi bien que du côté des sciences et de la sexualité… On peut constater des sortes de croyances de hiérarchie des savoirs ou des pensées. Et le corollaire : tout le reste est sans valeur.
Ici, l’invitation est donnée de rebattre les cartes et de tout considérer au même plan.
Souvent attristée par ces frontières et pensant que tous les savoirs sont importants, il y a matière à se réjouir.
Des temps forts autour de l’exposition
Le 9 février 2023, plusieurs conférences pour aborder la question sous différents angles, différents métiers. Et notamment le traitement bibliothécaire des ouvrages sur la sexualité… Un casse tête aussi bien pour les professionnels que les néophytes ayant une base conséquente sur ce sujet.
Puis un abord philosophique proposé par Alexandre Lacroix : « Comment faire l’amour/le sexe aujourd’hui ? Une réponse en écho avec « des livres indisciplinés » ».
Et enfin une performance…
Quand je vous disais que ce lieu était pensé pour mettre en valeur toute la pluridisciplinarité autour de « la sexualité ».
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