Souvent même, pas bon du tout, le stress et la sexualité.

On peut se poser plusieurs questions : est-ce que le stress affecte ma sexualité ? Et si oui, comment ?

Comme nous allons le voir : le stress peut avoir un effet sur la sexualité, et la sexualité peut générer du stress…
Il n’est pas rare alors que l’on s’enferme dans un cercle vicieux entre stress et sexualité.

Comment le stress affecte la sexualité ?

Le stress joue un rôle sur le désir, l’excitation. La plupart tu temps comme un obstacle, plus rarement comme un levier pour la sexualité.

Quelques exemples fréquents d’impacts du stress sur la sexualité

Si, par exemple on ressent du stress au travail, pour la plupart des gens il est difficile voire impossible de laisser cela derrière soi, en passant la porte de notre emploi. Les ruminations les discussions sur ce sujet entrent aussi à la maison et peuvent parfois nous faire nous sentir « fermé ».

Certaines personnes n’auront pas ‘le cœur à ça » . Les ruminations peuvent nous empêcher de dormir et ajouter de la fatigue à tout le reste, peut-être aussi des douleurs, nous laissant encore moins disponibles pour la sexualité.

Alors que dans la même situation des personnes rechercheront à vivre de la sexualité car pour elles il s’agit d’une source de détente. Si vous vous reconnaissez dans ce fonctionnement, je vous invite à prendre soin de votre besoin de détente, réel, d’une manière non sexuelle (ou alors seul.e).

Les dysfonctions sexuelles liées au stress

Si toutes les dysfonctions sexuelles n’ont pas pas forcement le stress pour origine, c’est néanmoins souvent le cas.

Quand le stress a un effet bénéfique sur la sexualité

Dans certains cas le stress peut faire partie des éléments d’une sexualité agréable voire épanouie.

Les mêmes points que ceux que nous avons vus plus haut sont alors affectés positivement :

• Augmentation de la libido
• Augmentation de l’excitation
• …

C’est ce qui arrive par exemple lorsque l’on recherche les situations risquées. Le frisson parfois de risquer d’être vu dans un lieu de passage ¹ Petit rappel du code pénal : Article 222-32 :

L’exhibition sexuelle imposée à la vue d’autrui dans un lieu accessible aux regards du public est punie d’un an d’emprisonnement et de 15 000 euros d’amende.

Même en l’absence d’exposition d’une partie dénudée du corps, l’exhibition sexuelle est constituée si est imposée à la vue d’autrui, dans un lieu accessible aux regards du public, la commission explicite d’un acte sexuel, réel ou simulé.

Lorsque les faits sont commis au préjudice d’un mineur de quinze ans, les peines sont portées à deux ans d’emprisonnement et à 30 000 euros d’amende. », le jeu n’en vaut pas forcement la chandelle.

Quand la sexualité devient une source de stress

Le stress peut être dû à une perception du danger dans une situation donnée mais aussi dû au contexte.

Parmi les situations pouvant générer un risque nous allons retrouver les « usuals suspects » : IST ²Infections Sexuellement Transmissibles, les grossesses non désirées et les violences sexuelles.

On peut également retrouver le stress dans un contexte difficultés de conception, et plus souvent encore dans un contexte où le couple ne va pas bien (dans le jargon de la sexologie on parle de mésentente conjugale), ou encore quand il est difficile de trouver un ou des partenaires de jeu.

Quand la sexualité récréative devient une source de stress

Comme nous l’avons vu, le stress boostant la sexualité c’est quelque chose qui arrive. Si c’est agréable, cela peut tout de même valoir le coup de se demander si on le fait par jeu, par défi, ou par dépit. Si ce qui était un jeu devient peu à peu une pression, une obligation, alors il est important d’en parler à un professionnel de santé.

Quand l’envie de faire un enfant devient une source de stress

Malheureusement parfois la sexualité reproductive devient une source de stress. Quand tout ne se passe pas simplement. Lorsqu’on rentre dans l’engrenage de vérification des jours féconds. Quand notre sexualité devient médicalisée… Peu a peu le plaisir s’efface au profit de l’impératif, de l’obligatoire. Et l’obligation est rarement un moteur d’épanouissement sexuel (oserais-je dire,jamais).

Je ne peux que vous conseiller l’exceptionnel récit « Chère DNLP » d’Anne-Laure Dumont. Qui raconte de manière acerbe et savoureuse son parcours de PMette : femme en parcours de PMA. Ce récit, que tout professionnel de santé sexuelle devrait avoir lu pour entrevoir tout ce qui se passe pour des personnes embarquées dans ce parcours.

Les oppressions que nous subissons et les systèmes oppressifs sont causes de stress

C’est une lapalissade. Chaque oppression que nous subissons, quelle que soit la forme qu’elle prend, que ce soit la stigmatisation, les stéréotypes, les préjugés ou les discriminations à de fortes chances de causer du stress.

En effet, différentes oppressions peuvent être présentes, que ce soit en fonction de qui nous somme ou de ce que les autres peuvent penser que nous somme. Que se soit par rapport à notre identité de genre, à notre expression de genre, à notre orientation sexuelle, ou encore à notre condition physique, notre couleur de peau, nos origines, notre age, nos revenus etc… En fonction de notre environnement, plus ou moins oppressif, nous pouvons vivre des situations stressantes. Et ce, d’autant plus dans un contexte intersectionnel, où nous vivons différentes oppressions.

De plus, les systèmes oppressifs peuvent aussi des effets délétères sur des individus, pourtant en situation de domination dans ces systèmes. En effet les peurs (conscientes ou inconscientes) sont souvent très présentes. Et elles peuvent être liées au fait de perdre le statut de domination. Ou encore aux injonctions, aux croyances liées au statut de domination, et peuvent prendre différentes formes. Comme par exemple de performer la situation de domination.

• Le sexisme a des effets sur le stress et sur la sexualité (quelque soit le genre des personnes)
• Le racisme provoque des stress élevés et a des effets particuliers en santé sexuelle
• Le validisme a des effets sur la sexualité et sur le stress (sur les personnes handies, malades chroniques, mais aussi sur les valides)
• Les LGBT+phobies génèrent du stress (pour tout le monde)
• L’âgisme
• …
• Et toutes les intersections créent des situations particulièrement stressantes.

Comment agir pour faire baisser le stress et vivre une sexualité source de plaisir et de joie ?

Ce que je viens de décrire rapidement, c’est une méthode de gestion du stress: le CBSM.

Cela permet de se connaître et gérer son stress durablement. Et lorsque c’est couplé avec une compréhension profonde de ce qu’on vit sexuellement, alors on peut aller sereinement vers une sexualité joyeuse, sereine et créative. Loin des diktats qui ont pu se glisser sous nos draps.